Deuxièmement – Nous avons besoin de vous en pédagogue mais aussi en avocate car la France peut jouer aujourd’hui un rôle moteur au cœur de l’UE pour faire ce saut vers l’économie responsable
- Certes, il nous faudrait une approche publique interministérielle cohérente
- certes, il nous faudrait un dialogue multi-parties au niveau européen pour rentrer dans la dimension contractuelle
- et il vous faudra aller au bout des chantiers emblématiques (parmi les 50 évoqués par P. Canfin): porter en traité les DH des Nations Unies, la standardisation extra-financière à imposer aux IFRS, généraliser les SBT plus sérieux que la TCFD, introduire dans la gouvernance la stratégie climat & DD, les avis parties prenantes etc.
Je passe sur la certification de l’ISO 26000, la réforme des PCN, le droit international des groupes et la cohérence ESG et de vraies pratiques sur quoi BlackRock nous fait la leçon…
La France doit dépasser son obsession juridique des listes d’indicateurs pour attacher l’économie responsable à un modèle d’entreprise encouragé, optionnel, simple, qui s’explique sur le partage de la valeur (fair profit), qui démontre son utilité collective (/RE littéraire) – et qui assume son lien avec la démocratie comme principe supérieur de comportement… cf. rapport MR21, AG, 23/9)
Je termine sur notre 3e attente, conduire les entreprises à sortir de leur autosatisfaction RSE pour s’engager plus avant :
- En osant des ruptures de business et de comportements, là où ils sont devenus irrecevables
- En hissant leurs compétences collectives dès l’enseignement supérieur, selon le rapport Jouzel car il n’y a qu’un seul management, la durabilité, qui n’est pas le Monopoly.
Du fait de notre expérience de ces sujets dans un contexte français très rentier au fond et pionnier à la marge (merci aux quelques audacieux, les Lachmann, Lecerf, Collomb, Riboud…), pas beaucoup aidés par l’État (225 ?), on ne peut nier néanmoins les progrès accomplis (dans la circularité, les achats…), mais je suis néanmoins pessimiste face aux murs qui sont devant nous, parce que le dialogue ONG, société civile et business ne fonctionne pas (cf. conférence IRIS).. alors que la planète sèche, s’affole et s’angoisse… Vous êtes essentielle pour débloquer cela (cf. refaire l’expérience du GreneIle ?)
Il manque à notre action collective la cohérence entre les affaires publiques, le lobbying, et le durable (cf. récent rapport OCDE ou Solvay ; derrière les incantations il y a des bras de fer secrets sur les règles a minima qui ne servent ni l’innovation durable, ni l’intérêt commun…
D’où ce projet de coalition « Responsible Regulation » que nous proposons aux acteurs avancés et à l’État pour anticiper les changements de règle et les co-élaborer… et faire progresser la culture de l’intérêt public dans l’économie privée.
Si l’on pouvait lancer une concertation commune sur cet enjeu, je vous en saurais gré…
Merci à vous, acteurs engagés et combattifs ici présents qui mériteraient qu’on raconte aussi leur histoire pour beaucoup remarquable…ils interviendront tout à l’heure dans les questions…
Et je vous remercie encore Mme. la Ministre de nous dire comment l’économie responsable peut rentrer plus dans la vie institutionnelle, administrative et politique, pour devenir notre nouveau projet collectif, français & européen, qui met en phase nos valeurs et notre économie…
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